Le temps d’après de Jean Hegland
Rédigé le 19 février 2025 ~ Coup de coeur Inside !
Premières phrases du livre :
Commencer une histoire c’est comme plonger dans une rivière, c’est ce que dit tout le temps Nell, c’est comme sortir une main en coupe toute dégoulinante de l’eau fraîche puisée dans les flots ? Voici un nouveau présent, dit une nouvelle histoire . Bois à longs traits et laisse-le te remplir. Eva dit qu’une histoire qu’on raconte est une histoire morte. Elle dit que chaque nouvelle seconde est une étincelle qui absorbe la chose qu’elle éclaire, elle dit qu’une histoire est juste ce qui reste après que cet éclat lumineux a été réduit en cendres.
Pourquoi ce titre :
Le temps d’après de Jean Hegland est sûrement le titre que j’attendais le plus cette année ! (heureusement qu’il est sorti en janvier) ! Il s’agit de la suite du très célèbre « dans la forêt »
Quinze ans après l’effondrement, le jeune Burl vit isolé avec ses deux mères, Eva et Nell. Pour éviter d’attirer l’attention, elles ont brûlé leur maison et se sont installées au cœur de la forêt. Non loin d’une grande souche, elles se sont construite une vie bien réglée. Pour se nourrir, Burl et ses mères chassent et cueillent. La danse, la musique et les récits qu’ils inventent au coin du feu rythment leurs journées. Protégées par leur chère forêt, Eva et Nell refusent tout contact avec le monde d’Avant. Mais Burl, lui, brûle de curiosité pour ces humains qu’il ne connaît que par leurs histoires. Une nuit de solstice, depuis le haut d’une montagne, il aperçoit une lumière qui pourrait être un feu d’origine humaine. En dépit du danger, il se met en tête d’aller à leur rencontre.
Dans Le Temps d’après de Jean Hegland, nous retrouvons Eva et Nell, les deux héroïnes de Dans la forêt. Quinze ans ont passé depuis l’effondrement, et elles vivent toujours dans la forêt, accompagnées de Burl, leur petit garçon. Dans cette suite, nous allons suivre leur histoire à travers les yeux de Burl et découvrir comment tous trois ont réussi à survivre seuls dans la forêt.
Quel énorme plaisir cela a été de retrouver Eva et Nell, et de faire la connaissance de Burl ! Burl, qui porte à lui seul ce roman. Ce petit garçon, ayant vécu toute sa vie dans la forêt, a développé un langage particulier, et c’est, je trouve, le grand atout de ce livre.
Pendant les trois quarts de l’histoire, il ne se passe pas grand-chose, mais on se laisse agréablement porter par leur quotidien, très réaliste soit dit en passant !
Jean Hegland, avec cette suite, a frappé très fort ! Car je pense même que je l’ai préférée à Dans la forêt. Le langage qu’elle a imaginé pour Burl – et dont elle explique l’origine dans la postface – est magnifique, très poétique. Il m’a tout de même fallu quelques pages pour m’habituer à ces nouveaux mots, mais ensuite, ce n’est que du pur plaisir.
Si je devais mettre un petit bémol à ce roman, ce serait sa fin, que j’ai trouvée expédiée. Je n’ai pas compris pourquoi tant d’informations étaient concentrées en si peu de pages… Je pense que l’autrice a voulu préparer un tome trois, mais je n’aurais pas été contre une centaine de pages en plus.
En tout cas, écrire la suite d’un chef-d’œuvre vingt ans après, il fallait oser, et le défi est brillamment relevé par Jean Hegland !
Mention spéciale à Josette Chicheportiche pour sa traduction !
Le Temps d’après est un énorme coup de cœur que je vous recommande très fortement !
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Le temps d’après de Jean Hegland est publié dans la catégorie Lectures d’Amérique du Nord avec le(s) Thème(s) : coup de coeur, gall, Nature Writing
J’avais beaucoup aimé Dans la forêt. Et j’ai hâte de découvrir cette suite. Je craignais qu’elle ne soit pas à la hauteur. Mais les différentes critiques que je lis, dont la tienne, me confirme que je risque de passer un fort bon moment.